[Bruxelles] Solidarité avec les anarchistes arrêtées

Solidarité avec les anarchistes arrêtées dans l’enquête concernant plusieurs braquages de banque à Aix-en-Chapelle, Allemagne

Ces dernières semaines, plusieurs anarchistes ont été arrêtées en Espagne et aux Pays-Bas sur l’ordre de la police criminelle allemande. Une compagnonne a déjà été extradée en Allemagne, une autre est détenu en prison aux Pays-Bas. L’enquête concerne plusieurs braquages de banque en 2013 et 2014 dans la ville d’Aix-en-Chapelle.

Sont-elles coupables ou innocentes ? Dans une société qui tend toujours plus vers une dictature de l’argent et du contrôle, le jugement de leurs tribunaux ne nous intéresse pas vraiment. L’État et son système judiciaire se sont toujours démontrés d’être les chiens de garde zélés de l’idéologie dominante, toujours marginalisant, punissant, incarcérant, torturant et même assassinant celles et ceux qui s’y opposent consciemment, voir celles et ceux qui ne lui sont pas rentables et qui sont donc considérés comme jetables.

Nos cœurs et pensées sont avec tout individu qui cherche des nouvelles voies, qui choisit de ne pas être un esclave du statu quo et qui cherche à découvrir les possibilités pratiques relevant de ce choix ; avec tout individu qui se bat contre les différentes formes d’autorité et qui attaque les structures, les institutions et les hommes qui imposent leur joug oppressif aux pauvres et aux indésirables.

Partout, la domination met des bâtons dans les roues de celui qui s’aventure hors des sentiers battus de la soumission, de la docilité et de la servitude. Alors luttons pour conquérir notre liberté en mettant partout des bâtons dans les roues de la domination.

Liberté pour les compagnonnes
Liberté pour toutes et tous

En solidarité, nous continuons…

Des anarchistes de Bruxelles // juillet 2016

solidaritatrebel.noblogs.org // solidariteit.noblogs.org

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[Espagne] Une lettre de la compagnonne soupçonnée de braquage

Il y a quelques jours à peine, alors que nous tenions pour imminente l’extradition de la compagnonne arrêtée le 13 avril dernier et accusée de l’expropriation d’une banque en Allemagne, nous avons appris la décision de l’Audiencia Nacional espagnole de repousser d’un mois supplémentaire son extradition vers l’Allemagne, suite à un recours déposé par la défense en raison de la procédure de mariage entamée avant son arrestation.

Au moment de l’annonce de la décision judiciaire, la compagnonne avait été transférée à la prison pour femmes de Brieva (Ávila) d’où nous pensions qu’ils s’apprêtaient à l’envoyer par avion pour l’Allemagne. C’est de là qu’elle nous a fait parvenir la lettre pour l’extérieur que nous reproduisons ci-dessous. Actuellement, la compagnonne se trouve à nouveau dans la prison madrilène de Soto del Real, à l’isolement, mais en promenade avec d’autres prisonnières, au minimum jusqu’au 30 juin, date à laquelle prend fin la période de prolongation destinée à permettre le déroulement du mariage.
Cependant, nous lançons un appel à continuer à nous solidariser avec elle dans la rue, à montrer notre solidarité avec toutes les personnes en lutte incarcérées et à exprimer notre plus profond mépris au système qui les garde enfermées pour défendre son ordre misérable.

Lettre de la compagnonne

« Compagnonnes et compagnons, j’écris de la prison de Brieva, Ávila, où ils viennent de me transférer après un mois et demi passé dans la taule de Soto del Real, toujours en FIES et en régime d’isolement. J’aurais aimé écrire depuis des jours, mais l’ensemble de la communication et de l’information est très lent et limité, c’est pourquoi je ne l’ai pas fait jusqu’à présent.
J’éprouve une très profonde reconnaissance pour toutes les démonstrations et les gestes de solidarité et de soutien. Je les ai ressentis si profondément qu’ils ont traversé les murs, les barreaux et tout le système de contrôle et de sécurité. Ils peuvent essayer tant qu’ils veulent, ils ne pourront jamais briser ou freiner notre volonté et notre décision de nous révolter contre ce monde de misère totale dans lequel ils nous obligent à vivre.

Ce sont précisément les conditions les plus difficiles qui nous donnent davantage de force et de détermination pour continuer et aiguiser les nombreux fronts de combat que nous menons, aussi bien ici, à l’intérieur, que dehors. Les luttes pour la libération de toute sorte d’oppression et d’autorité sont multiples, tout comme le sont les méthodes et les pratiques justes et légitimes. De la simple négation de l’autorité jusqu’à l’attaque ou l’expropriation d’une banque, exemples parmi tant d’autres… Le plus important des actions reste toujours qu’elles puissent s’expliquer et se comprendre par elles-mêmes ; de par leurs objectifs, leur finalité et leur valeur.

Lorsque les différentes luttes s’interconnectent dans un contexte plus large, elles se complètent et se renforcent, et surtout brisent la division entre le quotidien, le personnel et le politique, car toutes les décisions que nous prenons dans nos vies personnelles finissent par être politiques, de la même manière que nos décisions politiques touchent directement nos vies personnelles. Même s’il est évident que nous devons faire très attention à chaque pas que nous faisons pour ne pas tomber dans les griffes de l’Etat et de ses sbires, nous savons que lutter a un prix, puisque l’Etat et les médias répondent chaque fois avec plus de répression et de chasse médiatique à toutes celles et ceux qui, comme nous, les affrontent.

Je suis encore ici, mais ils vont probablement bientôt m’extrader en Allemagne. Je me sens pleine de force et de courage pour faire face à cette situation et à que tout ce qui peut arriver. Avant tout fière de nos idées, de nos valeurs et de nos pratiques anarchistes, ainsi que de la vie que nous avons choisie un jour et que nous choisissons chaque jour à nouveau …

Force et solidarité à toutes les personnes en lutte, poursuivies et emprisonnées !
La lutte continue, ils ne pourront jamais nous arrêter ! »

1er juin 2016
Centre Pénitentiaire de Brieva (Ávila, Etat espagnol)

[Traduit de l’espagnol d’Indy Barcelone, 07 jun 2016]

[Pays-Bas] Actualisation sur les derniers coups répressifs à Aix-la-Chapelle

En juillet 2015, notre amie et compagnonne a été arrêtée au cours d’un contrôle de passeports à la frontière entre la Grèce et la Bulgarie. Le mandat d’arrêt européen avait été émis par le Parquet de Aachen (Aix-la-Chapelle), en Allemagne, le 24 juin 2015. Elle a été transférée en Allemagne et placée en prison préventive (Untersuchungshaft) dans la prison de Cologne sous l’accusation de participation à un braquage de banque à main armée ayant eu lieu deux ans auparavant (2013). Le 2 décembre 2015, après un mois d’enquête, le Parquet l’a inculpée formellement du braquage de la banque, de prise d’otages et de possession d’arme à feu. 
Le 16 décembre, le tribunal qui instruit l’affaire notifiait à la prison qu’elle devait libérer notre compagnonne, toutes les charges étant toutes rejetées puisque les “preuves” obtenues au terme de mois d’enquête n’étaient pas suffisantes pour assurer un procès.

Quand nous avons écrit le paragraphe antérieur (1) par rapport à l’incarcération puis à la libération de notre amie, nous espérions que ce serait le point final de cette histoire. Malheureusement, la police allemande n’a pas accepté cette décision et a décidé de faire appel contre la remise en liberté de la compagnonne. Après que cet appel ait été rejeté en première instance, il a finalement été accepté par un tribunal supérieur.
Cela signifie qu’après avoir passée presque six mois en préventive, notre amie et compagnonne, bien qu’en liberté, est actuellement en attente d’un procès, dont la date n’est pas connue. Malgré diverses tentatives désespérées du Parquet pour obtenir un nouveau mandat de détention ―nous attendons actuellement que le tribunal supérieur se prononce sur cette demande― la compagnonne est encore en liberté et parmi nous.
Cependant, le mercredi 13 avril, le même bureau du procureur a ordonné une série de perquisitions dans des maisons de Barcelone, qui se sont soldées par l’arrestation d’une autre compagnonne ; elle est accusée d’avoir participé à un braquage de banque à Aachen courant 2014. Il semble clair que les autorités allemandes et espagnoles ont décidé de s’unir dans la vague répressive en cours contre les anarchistes sur le territoire européen, soutenus fidèlement par les chiens obéissants des médias de masse

Comme on pouvait s’y attendre, les médias se frottent les mains à la perspective de pouvoir relier des “délits de droit commun” avec le mouvement anarchiste. Cela n’est pas une surprise, surtout à un moment toujours plus défini par les incessants coups répressifs contre tout mouvement subversif. Cependant, nous pensons important de ne pas rentrer dans la distinction entre ce que seraient supposément des délits de droit “commun” ou “politiques”, distinctions opérées par la police, le Parquet ou les journalistes. Nous n’avons pas besoin de fournir aux autorités des catégories distinctives qu’elles en seraient que trop heureuses d’ accepter. Comme cela est dit dans le communiqué publié par les compagnonnes de la personne arrêtée à Barcelone, l’expropriation de banques est “éthiquement juste et une pratique politiquement légitime, une méthode de lutte qui fait partie de l’histoire de tous les mouvements révolutionnaires.

Tandis que les laquais de l’Etat construisent et diffusent leurs suppositions et accusations publiquement, les entourant de tout le spectacle auquel ils nous ont déjà habitués, nous devons pour notre part rester fidèles à nos propres perspectives et idées. Le moment n’est pas à la spéculation, que ce soit sur “les motifs” des braquages ou sur l’innocence ou la culpabilité de la personne arrêtée 2). Plus qu’un moment de questions, ce devrait être un moment de réponses ― et de réponses claires dirigées contre ceux qui nous oppriment. Comme cela a déjà été dit d’autres fois, “s’ils touchent l’une de nous, ils nous touchent toutes“. Plus que jamais, c’est un moment pour la solidarité, de toutes les manières dont elle peut s’exprimer.

Liberté immédiate pour la compagnonne emprisonnée.
Jusqu’à ce que toutes les prisons et les banques qui en ont besoin soient détruites…

Amsterdam, 19 avril 2016

1. Prisons allemandes : notre compagnonne incarcérée est sortie
2. Que les personnes accusées aient participé ou pas à ces faits n’est pas quelque chose de pertinent pour nous. Ce qui nous importe est exprimer notre solidarité avec ceux qui sont sont poursuivis par les autorités.

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone, 22 abr 2016]

[Espagne] A propos de la compagnonne incarcérée sous l’accusation de braquages de banques

Ce mercredi 13 avril a commencé à 5 du matin une opération des Mossos d’Esquadra à Barcelone, au cours de laquelle deux domiciles particuliers et un centre social du quartier de La Salut, « les Blokes Fantasma » ont été perquisitionnés, la vingtaine de personnes habitant ce dernier bâtiment se voyant retenue douze heures.
A côté du saccage et de la destruction qui accompagnent toute perquisition policière, cette opération s’est soldée par l’arrestation d’une compagnonne qui avait déjà été emprisonnée dans le cadre de l’Opération Pandora, et sur laquelle pesait depuis le 11 avril un mandat d’arrêt européen pour l’accusation d’avoir participé à des expropriations d’agences bancaires sur le territoire allemand.

Après qu’elle ait été amenée à l’Audiencia Nacional espagnole, le juge Eloy Velasco a ordonné l’incarcération en prison préventive de notre compagnonne qui a été transférée au centre pénitentiaire de Soto del Real. Etant donné qu’elle est aussi mise en examen dans la procédure Pandora (actuellement en phase d’instruction) et qu’elle a manifesté sa volonté de ne pas être extradée, notre défense a demandé un ’’conditionnement’’ du mandat d’arrêt afin qu’elle puisse purger la prison préventive dans l’Etat espagnol, dans l’attente du procès qui l’attend ici. Dans un délai de 2 mois maximum (prolongeables un mois supplémentaire), l’Audiencia Nacional devra décider si elle suspend temporairement ou pas la remise de notre compagnonne aux autorités allemandes. A partir des informations publiées dans la presse allemande, nous avons pu savoir qu’on lui attribue une expropriation ayant eu lieu dans la ville de Aix-la-Chapelle au cours de laquelle –toujours selon la presse– le groupe de braqueurs aurait emporté une importante quantité d’argent de la banque sans causer de blessures ni aucun dommage personnel.

Quelle que soit l’évolution de la procédure judiciaire, nous voulons montrer publiquement notre soutien à la compagnonne revendiquant comme nôtres ses objectifs révolutionnaires, sa lutte et son activité militante. Nous qui la connaissons de près, savons qu’elle s’est entièrement gagnée la solidarité de toutes. Nous parlons d’une personne en lutte et anarchiste, active depuis des années dans divers projets antiracistes, féministes et libertaires de Barcelone, toujours solidaire avec les personnes sous le coup de la répression, toujours disposée à aider dans la mesure du possible, toujours partante, toujours généreuse, joyeuse et souriante avec les proches, toujours intransigeante et ferme contre tout ce qu’elle perçoit comme injuste

La tentative médiatique de la transformer en « danger public » ne pourrait être plus perverse. D’autant plus alors que cette opération de manipulation médiatique implique de présenter les banques comme des victimes, dans une totale inversion de la réalité, magnifiant ceux ont volé, pressé comme des citrons, escroqué, expulsé et fait des coupes drastiques impunément durant des années, tout en criminalisant celles et ceux qui se révoltent contre leur ordre et osent les attaquer.

Il nous est tout à fait indifférent de savoir si la compagnonne est réellement responsable ou pas de ces braquages. L’expropriation est une pratique éthiquement juste et politiquement légitime, une méthode de lutte qui fait partie de l’histoire de tout mouvement révolutionnaire.

En effet, malgré les incessantes tentatives de la part du Pouvoir de réduire cette méthode au cadre d’une ’’crime commun’’, mû par l’intérêt et l’avarice individuels, il est certain que l’expropriation des lieux d’accumulation de capital est une constante dans notre histoire : des groupes anarchosyndicalistes qui au début du XXe siècle volaient les banques pour soutenir des grèves ou aider les familles des compagnons emprisonnées, jusqu’aux différents groupes autonomes des années 70-80 comme le MIL, la OLLA ou l’ERAT (formé par des ouvriers de la SEAT) qui détournaient l’argent accumulé par les riches vers divers projets des exploité-e-s en lutte, en passant par les groupes de maquis comme ceux de Sabaté ou de Facerias, qui dans la période d’après-guerre réalisaient des braquages pour financer la résistance contre le régime franquiste. L’expropriation, aussi bien comme expression d’une lutte politique générale, que sous la forme de banditisme social dans laquelle est récupéré tout ce que les banques nous volent pour se libérer des chaînes de l’exploitation salariée ne nous semble réprouvable sous aucun principe, bien au contraire. Le fait que des gens que se lassent d’être systématiquement piétiné-e-s et pressé –e-s par la mafia légalisée, confirme que ’’nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers’’, et qu’heureusement la condition humaine résiste à accepter avec soumission la dictature du capital sur nos vies.

La chasse policière et médiatique qui s’est déployée autour de ces braquages en Allemagne ne doit pas faire perdre la perspective ni confondre l’ennemi. Le véritable danger public c’est le pouvoir représenté par des criminels comme Wolfgang Schäuble et Angela Merkel, le pouvoir qui n’a pas vidé que quelques coffres-forts, sans la richesse sociale de peuples et de territoires entiers. C’est le pouvoir des élites transnationales qui ont jeté des millions de personnes dans la misère pour imposer des mesures d’austérité servant leur projet néolibéral et impérialiste.

L’arrestation de notre compagnonne n’est qu’une raison de plus pour combattre ces élites et le système qu’elles représentent, un système fanatiquement poussé par l’accumulation d’argent dans quelques mains aux dépens de la souffrance, de la dépossession et de l’exploitation des autres. Ni les poursuites policières ni la propagande massive du régime ne peuvent cacher ce qui est déjà évident pour tout le monde : comme l’a dit le poète, quel délit représente voler une banque en comparaison avec le fait d’en fonder une ?

Liberté immédiate pour la compagnonne emprisonnée à Madrid !
Bloquons le processus d’extradition
Solidarité avec le cso blokes fantasma et toutes les personnes en lutte poursuivies !
Tant qu’il y aura de la misère il y aura de la révolte !

Des compagnes et compagnons de la personne emprisonnée
15 avril 2016
Barcelone

[Traduit du catalan d’Indy Barcelone, 15 abr 2016]

[Tract] Dans la file et en silence

[Tract collé sur les murs de Bruxelles]


Se lever à 7 heures pour se retrouver en avance devant les portes encore fermées, faire sa place dans la queue déjà longue en prévision des heures qui suivront, attente, avec chacun sa préoccupation (tu vas pas te plaindre hein ? T’es chômeur quand même !).


Une file qui s’étend jusque sur le trottoir les deux seuls jours ouvrables, en attente d’accéder aux deux seuls guichets qui font de « l’accueil », distribuant réponses et numéros pour cette attente, plus longue encore, qui suivra celle de la file, assis dans la salle d’attente. Ces petits tickets numérotés qu’on serre anxieusement comme les numéros gagnants d’un Loto imaginaire, chargés des possibles résolutions à nos problèmes, loyer, factures, ou de nos possibles déceptions.


Personne ne s’adresse la parole, ou presque, surveillant sa place dans le rang. Silence d’attente.
Pourtant ce matin, dans les heures bourdonnantes s’élèvent tout à coup des voix, qui gueulent, que « ça fait déjà des heures qu’on attend ! Que c’est pas possible ! Que faites votre boulot putain ! Que…pourquoi ya tellement de guichets vides là en bas et seulement deux personnes à l’accueil ? Que…je suis chômeur oui, mais je ne suis pas là pour justifier votre salaire… »


Des voix en écho qui accueillent, soutiennent, ou approuvent en silence ; les émotions que ça remue ; et les responsables, plus ou moins gradés qui se succèdent pour appeler au calme, au dialogue, au silence…à s’en aller ; rien n’y fait la voix persiste et continue de gueuler et se fera emmener ailleurs par les uniformes, les keufs !!, avec leurs gilets pare-balles. Et la gueule que ça lui fait au service public d’assurer sa permanence avec un flic de chaque côté du bureau.


Qu’on sache bien quelle est notre place, en file et en silence ;


Comme en taule où, quand une grève de matons aboutit à une situation encore plus insupportable que la détention jugée « normale », sans sortie, ni douche, ni même nourriture, ceux qui optent pour la révolte et la destruction brutale et immédiate des infrastructures seront rapidement ramenés au calme par la présence de l’armée…la jolie gueule d’humanitaire que ça lui fait au service public des prisons tenues par les uniformes militaires. Gueule d’ordre, à se taire, à rester calme…pas de questions sur la légitimité d’un ordre qui a besoin de tellement d’uniformes pour se défendre. Il doit être bon, doit être sans doute le seul possible ? Le problème c’est forcément ceux qui critiquent, qui gueulent ; eux les violents ; ou eux les indésirables, ces réfugiés dont on ne sait que faire et qu’on repousse toujours plus loin de nos frontières ou dans ces toutes nouvelles taules et camps sécurisés, là non plus pas de critique sur ce maintien de l’ordre qui multiplie murs et barbelés aux quatre coins du territoire.


Et quand de nouveau des voix s’élèvent et des actes de révolte se multiplient, éclatant les silences imposés et se déchaînant contre tous les acteurs, responsables et entrepreneurs de l’ordre public, en destructions matérielles, manifestations, journaux, tracts, tags, etc la sanction judiciaire tombe, comme dans le cas du procès contre douze anarchistes et antiautoritaires, accusés, entre autres, de participation à une association terroriste et différents actes de vandalisme dans le cadre de luttes contre les frontières et les prisons.


Terroristes, ceux qui gueulent quand la vie étouffe, quand l’humiliation les réduit, quand la misère leur est imposée ? Terroristes ceux qui se joignent à eux en solidarité ? Terroristes ceux qui refusent patiemment leur tour à la place qui leur est assignée, qui refusent d’accepter que « c’est normal et on devrait déjà être bien content ! Ça pourrait être pire… » ?
Non ; c’est cette mise sous silence le véritable terrorisme.


En solidarité avec les révoltes contre cet ordre et ses structures, dans la rue, les taules ou ailleurs

Procès contre des anarchistes – Retour après la Chambre du Conseil

Bruxelles – Le 10 mai avait donc lieu la chambre du conseil qui devait statuer sur la tenue d’un procès en anti-terrorisme à l’encontre de douze anarchistes.

Celle-ci aura tourné court, la juge ayant soulevé la question de la langue dans laquelle devrait se passer cet éventuel procès.
En effet, l’ensemble des potentielles inculpées n’avait rien déclarer lors de leurs auditions, mais une majorité d’entre elles n’avaient rien déclarer… en néerlandais ! Or la procédure avait été poursuivie en français…
Ne sachant pas comment régler ce “problème” sur le moment, la chambre du conseil a donc été reportée.
Aucune nouvelle date n’a été fixée pour le moment.

Voilà donc les inculpées entrées de plain-pied dans une nouvelle phase de la “temporalité judiciaire”.
Pourtant, il nous appartient de garder un oeil sur cette histoire – sans alarmisme ni catastrophisme – pour ne pas laisser la justice faire son travail sournoisement sans qu’il n’y ait de solidarité démontrée envers ces compagnonnes.

Par ailleurs, si les faits reprochés datent d’il y a quelques années, le monde lui n’a pas tant changé et il est toujours temps de se révolter !
Que ça soit suite aux révoltes dans les prisons qui se déroulent en ce moment-même, à l’affront qu’est la loi dite des “45 heures”, aux mouvements de contestations dans les centres fermés, aux conditions de vies de plus en plus dures ou aux humiliations quotidiennes imposées par la bonne morale… Ce ne sont pas les raisons ni les possibilités qui manquent.

Solidarité dans la lutte.

Proces tegen anarchisten – Verslag van de zitting van de Raadkamer

Brussel – Op 10 mei vond dus de zitting van de Raadkamer plaats die moest beslissen over het al dan niet vervolgen van 12 anarchisten voor terrorisme.

De zitting liep een beetje in het honderd vermits de rechter de kwestie van de taal opwierp waarin het eventuele proces gevoerd zou worden. Inderdaad, alle mogelijke beklaagden hebben niets verklaard tijdens hun ondervragingen, maar een meerderheid van hen heeft niets verklaard… in het Nederlands ! Evenwel werd de procedure verdergezet in het Frans… Ze konden er niet aan uit over hoe ze dit “probleem” voor de moment konden regelen, en aldus werd de zitting uitgesteld. Er werd voorlopig nog geen nieuwe datum vastgelegd.

De beklaagden staan dus nu met beide voeten in een nieuwe fase van “juridische tijdsrekening”. We moeten evenwel een oogje gericht houden op heel deze zaak – zonder alarmistisch te gaan doen – en het gerecht niet toelaten om haar werk stilletjes te verrichten zonder dat er solidariteit getoond wordt met deze kameraden.

Trouwens, ook al dateren de feiten van enkele jaren geleden, de wereld is ondertussen nog niet zo veel veranderd en het is altijd de moment om te revolteren!

Revolteren, ook nu, of het nu na de revoltes in de gevangenissen is die op deze moment plaatsvinden, tegen de schande die de zogenaamde “45 uren-wet” is, in solidariteit met het verzet in de gesloten centra, tegen de alsmaar moeilijker levensomstandigheden of de dagelijkse vernederingen die ons opgelegd worden door de burgermoraal… Het ontbreekt niet aan redenen, noch aan gelegenheden.

Solidariteit in strijd.

Maandag 23 mei (Gent) : Anarchisten voor de rechter wegens “terrorisme”?

*Maandag 23 mei, 20u00 in AC ‘t Assez, Sparrestraat 1A, Gent*
*Info & discussie: Anarchisten voor de rechter wegens “terrorisme”?*

Tussen 2008 en 2014 heeft de Belgische staat een groot onderzoek gevoerd
naar diverse strijden: tegen de gesloten centra, de grenzen, de
gevangenissen en tegen autoriteit en uitbuiting in het algemeen.
Na jaren van onderzoek, waarbij kosten noch moeite werden gespaard, wil de
staat vandaag 12 anarchisten en anti-autoritairen voor de rechter brengen
wegens “terrorisme”.
Deze repressieve slag viseert niet enkel de 12 beschuldigden maar iedereen
die wil strijden vanuit zelforganisatie, directe actie en vijandigheid
tegenover alle autoriteiten.
Dit alles vindt plaats in een context van groeiende repressie tegen
iedereen die niet past in het plaatje van de macht: stakers; rebellen,
migranten, ongewensten,…
Op deze avond zal een woordje uitleg gegeven worden over het dossier

*Wie één van ons raakt, raakt ons allemaal! Actieve solidariteit!*

La solidarité en pratique face à la Justice (Biblibre, 10 mai 2016)

2016-05-10 - Discussion BibLibre solidarit - light

Ce mardi 10 mai, la chambre du conseil décidera de la tenue – ou non – d’un procès anti-terroriste contre des anarchistes en Belgique [1]. Cette date n’est qu’une étape supplémentaire dans le processus répressif mis en place par l’Etat belge à l’encontre de ceux qui mettent en question son existence… un bon prétexte pour se réunir, et tenter de poser des jalons pour mettre en place une dynamique bien nécessaire : la solidarité. En commençant tout simplement par se demander ce que signifie pour nous ce joli mot si souvent prononcé…

Quel est l’objectif concret de la solidarité ? à qui s’adresse-t-elle ? aux compagnons inculpés ? au “monde militant” ? à “l’opinion publique” ? aux politiciens ? aux juges ? est-ce qu’elle vise à infléchir le verdict d’une manière ou d’une autre, ou à renforcer les luttes et les réseaux anti-autoritaires ?

Est-on solidaire de personnes, des idées qu’elles portent, ou des actes qu’elles posent ?

Quel lien maintenir entre les inculpés et les différentes initiatives ? Comment les différentes réponses des inculpés, de leurs soutiens et de ceux qui se sentent solidaires face à la répression peuvent se renforcer ?

Rendez-vous le 10 mai à 19h pour en parler !

Autrement, la BibLibre est ouverte tous les mardis de 17h à 21h. – 131 Avenue Buyl à Ixelles – labiblibre.noblogs.org

11 mai 2016 – Resto de soutien à L’Eau Chaude (Bruxelles)

resto de soutien

Suite à la chambre du conseil de 10 Mai concernant l’enquête antiterroriste contre des anarchistes, vous êtes invitées à venir manger et à prendre des infos au

Resto de soutien
le 11 Mai, 19h à l’Eau Chaude,
rue des renards 25 – 1000 bxl

Si vous envoyez un mail à l’avance sur lalime@riseup.net
les cuisiniers sauront mieux estimer le nombre des plats.
l’argent récolté ira à la lime, caisse de soutien pour contrer la répression.
bienvenue !!!