retour sur l’appel

Ces 8, 9 et 16 octobre 2020 avait lieu le procès en appel à l’encontre de 12 anarchistes poursuivis pour “appartenance à une association de malfaiteurs”, ainsi que pour une série d’autres délits.

Seul un inculpé était présent et il a refusé de répondre aux questions posées par le juge.
Le procureur Malagnini a requis des peines plus “sévères” (sic) qu’en première instance. Ces peines demandées vont de 3 à 6 ans de prison ferme “non-amménageables” (re sic).

Le rendu de jugement sera prononcé le 12 novembre à 14h

 

Pour plus d’info concernant ce procès et ses contours: https://lalime.noblogs.org/proces-contre-des-anarchistes-en-belgique/

Malgré le virus et le confinement, le spectacle continue !

Alors que le secteur culturel tente toujours de trouver un accord sur les mesures sanitaires à mettre en place avec un quelconque politicien en charge de la question, il y a bel et bien une salle de spectacle qui reste ouverte et tourne à plein régime.

Nous sommes donc au grand regret de vous annoncer la performance théâtrale qui aura lieu les 8 et 9 octobre 2020 au palais de justice de Bruxelles (ce mastodonte qui domine le quartier pauvre des Marolles et dont la grandiloquence a fait rêver plus d’un autoritaire).

Hélas, étant donné qu’il s’agit d’une procédure d’appel, le scénario ne brillera pas par son originalité. Mais soyez sûrs de ne pas être déçus par les incroyables tours de passe-passe de notre prestidigitateur, le procureur Malagnini.

Venez découvrir comment il lui suffit d’accoler une personne à une autre afin de créer l’illusion d’une organisation. Plus fort encore : en y ajoutant quelques chefs d’inculpation, il parvient même à invoquer une organisation criminelle (l’idée originelle de faire sortir de son chapeau une organisation terroriste ayant été recalée par son propre metteur en scène qui la trouvait trop farfelue).
Vous serez abasourdis en voyant comment il transforme un feu d’artifice de solidarité avec des migrants incarcérés en une incroyable tentative d’incendie à l’encontre de ces mêmes personnes.
Vous resterez bouche bée devant le fait que l’absence de preuves devient en fait… la preuve (tour uniquement possible grâce au fait que le dit « modus operandi » des accusés est de ne pas être identifiables… thèse d’ailleurs étayée par l’impossibilité de les identifier, haha, magie !).
Vous attendrez avec impatience la participation de son assistante, la juge d’instruction Panou. Sera-t-elle capable de nous expliquer comment une enquête qui part à la pêche aux accusations n’est pas du tout pro-active1, mais bien réactive2 ? (« Certes, votre honneur, une enquête proactive aurait été illégale dans ce contexte. Mais, des faits ont eu lieu à un moment donné. Donc, avec le recul, il s’agit bien une enquête réactive ! »)

Voici un avant-goût amer de ce spectacle qui est déjà en scène depuis 2009 sur les planches policières et depuis 2016 dans les couloirs de la justice. Une pièce basée sur des faits réels, mais qui dénature plusieurs années de lutte et de complicités combatives contre les expulsions, les prisons, les frontières et d’autres institutions de cette société oppressive. Nous savons parfaitement bien que nos vies et nos expériences collectives ne rentreront jamais dans leurs fables. Et pourtant, les scénaristes de cette piètre intrigue semblent déterminés à vouloir révéler de nouveaux talents de coupables à quelques figurants de mauvaise composition.

Faites donc ce que bon vous semble en ces jours de représentation.
Les accusés en feront de même.

On vous tiendra au courant de la suite du programme.

 

Des anarchistes (plus ou moins) concernés par ce qu’il se passe à Bruxelles et ailleurs.

 

PS : le seul PS qui vaille est le post-scriptum
Post-scriptum 1 : le rendu de jugement devrait arriver endéans le mois qui suit le procès.
Post-scriptum 2 : pour plus d’infos sur cette affaire : https://lalime.noblogs.org/proces-contre-des-anarchistes-en-belgique/

1Récolter des informations en vue de faits qui ne sont pas encore survenus ou sont encore inconnus.

2Se baser sur des faits spécifiques afin d’en identifier les auteurs.

l’État fait appel

Suite à l’acquittement déclaré par la juge dans le cadre d’un procès contre une douzaine d’anarchistes inculpés notamment d‘”association de malfaiteurs”, le procureur a décidé de faire appel.

Voici ce qu’un des inculpés écrivait en avril 2019 dans une lettre que vous pouvez retrouver dans un bulletin confectionné à propos de ce procès :
“Cet apogée vient jeter une zone d’ombre sur le fait que ce procès et son verdict ne seront probablement qu’un nouvel épisode dans cette saga où les rebondissements judiciaires se sont enchaînés depuis la mise au jour de cette enquête ainsi qu’après sa clôture.
(…) Ce procès n’est donc rien d’autre qu’un épisode plus spectaculaire que les autres dans cette série-choc autour de la répression.”

Il avait vu juste.
Il n’y pas de date fixée pour le moment. Mais ça risque bien de ne pas être pour tout de suite, tout de suite.

En attendant des nouvelles, on vous quitte sur une jolie promesse écrite par un autre inculpé et reprise dans ce même bulletin:
“je ne peux répondre à ma condamnation potentielle que par une promesse pleine de vie : je  ne m’inclinerai pas, ni aujourd’hui ni demain, devant les lois des hommes. Et je continuerai, en cohérence avec ma conscience et ma sensibilité, à frayer mon propre chemin  de combat pour l’anarchie”

 

Solidarité par la lutte!

Rendu du procès contre 12 anarchistes

Ce mardi 28 mai a été rendu le verdict dans le cadre du procès contre 12 anarchistes à Bruxelles.

Pour rappel, illes étaient poursuivi-es pour « association de malfaiteurs » et une série d’autres “délits” ayant eu lieu dans le cadre de luttes menées sur des bases anarchistes. Lors du procès le mois dernier, le procureur avait réclamé pour les différent-es inculpé-es des peines de travail ou différentes peines de prison. La défense avait quant à elle plaidé l’irrecevabilité des poursuites et l’acquittement.

Le tribunal a finalement retenu l’irrecevabilité des poursuites, ce qui signifie qu’illes sont donc acquitté-es !
Seule une personne qui n’était pas inclue dans la supposée association de mafaiteurs a été reconnue coupable de coups et blessures sur un flic, mais sans qu’il n’y ait de peine prononcée pour ces faits.

Le procureur a cependant 40 jours pour faire appel de ce jugement. Affaire à suivre donc.

Malgré tout, on n’oublie pas les compagnons et compagnon.ne.s qui sont poursuivies pour avoir lutté contre la construction de la maxi-prison à Haren. Qui ont eux aussi été sous le coup d’une enquête “anti-terroriste” et pour lesquels la chambre du conseil décidera des éventuelles inculpations à retenir ce mardi 4 juin 2019.

Pour un monde sans exploitation ni frontières.
Contre toute autorité,
Il est toujours temps de se battre.

Quelques réflexions suite au procès contre des anarchistes en Belgique

Avec quelques autres anarchistes, j’étais appelé à comparaître devant un tribunal de l’État belge, accusé principalement de faire partie ce qui était, au début de la longue enquête, qualifié d’« organisation terroriste », mais a finalement été requalifié en « association de malfaiteurs ». Je n’écris pas ces lignes pour entamer un quelconque dialogue indirecte avec les institutions de l’État, ni pour raconter ma vie, mais tout simplement pour déchirer le voile de silence que l´État pourrait vouloir jeter sur d’éventuelles condamnations.

Lire la suite en cliquant ici.

Petit compte-rendu du procès contre des anarchistes à Bruxelles

Le 29 et le 30 avril 2019 s’est tenu à Bruxelles le procès contre des anarchistes poursuivis pour « association de malfaiteurs » et pour une série de délits.
Deux inculpés ont assisté au procès dans la salle du tribunal correctionnel. Ils ont refusé de répondre aux questions des magistrats. Les dix autres inculpés ne se sont pas présentés. Tous et toutes ont été représentés par des avocats.
Suite à la plaidoirie du magistrat Malignini du Parquet Fédéral, les avocats ont pris la parole.
Le magistrat a demandé les peines suivantes pour les différents inculpés :

  • 300 heures de travail ou une peine subsidiaire de 4 ans (1 personne)
  • 250 heures de travail ou une peine subsidiaire de 3 ans (2 personnes)
  • 200 heures de travail ou une peine subsidiaire de 30 mois (4 personnes)
  • 150 heures de travail ou une peine subsidiaire de 18 mois (1 personne)
  • 100 heures de travail ou une peine subsidiaire 12 mois (1 personne)
  • 12 mois de sursis et une amende de 50 euros (1 personne)
  • Acquittement (2 personnes)

Les inculpés ont refusé d’accepter une peine de travail. Le tribunal ne pourra donc pas prononcer une telle peine.

Le jugement sera prononcé le 28 mai 2019.

Rendez-vous quotidien pendant la semaine de procès.

Pour les personnes qui voudraient se tenir au courant, soutenir les compagnon.ne.s (inculpé.e.s et autres), démontrer leur solidarité, être là d’une manière ou d’une autre ; un point d’info sera tenu tous les jours de la semaine du procès à 20h à la bibliothèque Acrata**.

Et comme on n’est pas des cathos, la semaine commencera le dimanche 28 avril avec un premier rendez-vous à 17h pour un apéro/auberge espagnole à la bibliothèque acrata.

Pour un monde sans exploitation ni frontières.
Contre toute autorité,

Persiste et signe !

* Plus d’info sur le contexte de lutte attaqué par l’État, ici : https://lalime.noblogs.org/proces-contre-des-anarchistes-en-belgique/
et, sur le procès en général, là : https://lalime.noblogs.org/files/2016/03/a-propos-du-proces-belgique.pdf
**Acrata – 32, rue de la grande île – 1000 Bruxelles

lettre depuis le Mexique, la France et l’Espagne.

à l’occasion des projections organisées au cinéma nova dans le cadre des deux semaines d’activités en solidarité, nous avons reçu une lettre de compagnon.ne.s qui ont participé à l’élaboration du film “ils nous ont volé nos nuits – des femmes face à la prison”.

Elle nous a réchauffé les coeurs, alors on la diffuse ici :

Aux Compagnonnes et compagnons réuni.e.s durant cette journée de soutien aux 12 compagnon.ne.s anarchistes poursuivi.e.s par l’état belge et sa justice parce qu’illes luttent contre les prisons.

Veuillez recevoir ces mots de vos compagnonnes et compagnons qui ont tissé ensemble le documentaire : “Ils nous ont volé nos nuits”.

Nous voulons vous dire que bien que nous soyons loin de vous géographiquement, notre rage, notre coeur et notre détermination sont à vos côtés. Nous sommes absolument sûr.e.s que la prison, l’enfermement, l’isolement, la persécution et la stigmatisation n’ont pas de frontières. C’est pour cela que nous sommes aujourd’hui à vos côtés,
vous n’êtes pas seul.e.s.

Depuis là où nous sommes, sachez que nous comprenons et savons ce que signifie être poursuivi.e.s par la supposée justice. Nous savons ce que l’on ressent quand est le la proche, la mère, la compagne, l’amie d’un prisonnier, d’une prisonnière. Nous savons que l’attente est une constante, la fatigue une réalité et la révolte la solution.

Aujourd’hui nous vous embrassons et vous souhaitons de la force pour continuer à aller de l’avant contre cette société carcérale, contre l’État qui s’enrichit de notre tristesse mais qui s’écroule face à notre rage. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne nous croisons pas les bras. Comme vous, nous sommes toujours debout et nous sommes à vos côtés.

Depuis ces terres et depuis différents horizons nous vous envoyons notre coeur et notre solidarité.

Nous espérons que ce documentaire permettra non seulement une réflexion sur la prison et ses conséquences tant sur les enfermé.e.s que sur celles et ceux qui dehors sont persécuté.e.s et stigmatisé.e.s, mais aussi permettra à chacun.e de continuer à tisser des ponts et des complicités sans frontières ni barrières.

Courage et recevez une accolade chaleureuse et enragée de notre part.

Jusqu’à la liberté totale !

Vos compagnon.ne.s :

-Mariana González
-Miguel Peralta Betanzos (prisonnier anarchiste condamné à 50 années de prison à Oaxaca, Mexique)
– Italia Méndez (ancienne prisonnière et membre de la campagne contre la torture sexuelle au Mexique)
– Yaz Punk (de la Croix noire anarchiste de Mexico)
– Erika Sebastián Luis (fille d’un ancien prisonnier de longue peine).
-Eduviges Govea Lugo (mère de Victor Govea, ancien prisonnier anarchiste)
-Patricia Garcia Catalán (Mère de Mario González García, ancien prisonnier anarchiste)
-Mario Gonzáles García
-Ana María Castillo Rivas (mère de Fernando Barcenas Castillo, ancien prisonnier anarchiste)
-Fernando Barcenas Castillo (ancien prisonnier anarchiste à l’initiative du journal anticarceral el canero et de la bibliothèque Xose Tarrio dans la prison nord de México)
-Pastora González Vieites (mère de Xose Tarrio González et membre des familles contra la cruauté carcérale de l’état espagnol)
– Croix noire anarchiste de México
– Les trois passants

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Compañeras y compañeros reunidos en esta jornada de apoyo a los 12 compañerxs anarquistas perseguidos por el estado belga y su justicia, perseguidos por luchar contra las cárceles.

Reciban estas palabras de sus compañeras y compañeros que juntxs tejimos el documental de “nos robaron las noches”. Les queremos decir que aunque
lejos estamos de ustedes geográficamente, nuestra rabia, corazón y determinación están a su lado, estamos completamente segurxs que la cárcel, el encierro el aislamiento, la persecución y la estigmatización
no tienen geografía, por eso estamos hoy a su lado, les decimos que no es tan solxs, que desde nuestros rincones comprendemos y sabemos lo que significa estar perseguidxs por la supuesta justicia, sabemos lo que se
siente ser familiar, madre, compañera, amiga de un preso o presa, sabemos que la espera es una constante, el cansancio es una realidad y la revuelta la solución. Hoy lxs abrazamos y les deseamos fuerza para seguir adelante contra esta sociedad carcelaria, contra el Estado que se
enriquece de nuestra tristeza pero que se desmorona por nuestra rabia.
Nosotrxs no nos rendimos, no nos vendemos, no cruzamos los brazos. Como ustedes seguimos de pie y estamos a su lado.

Desde estas tierras y desde varios horizontes les mandamos nuestro corazón y nuestra solidaridad, esperamos que este documental permita no sólo una reflexión sobre la cárcel y las consecuencias que trae tanto a los que están encerradxs y a las y los que afuera estamos perseguidxs y estigmatizxs, sino que permita a si mismo seguir tejiendo puentes y compañerismos sin fronteras ni barreras.

Ánimo, y reciban un abrazo cálido y enrabiado de nuestra parte.

Hasta la libertad total.

Sus companerxs