Erfurt – Attaque solidaire contre une filiale de Pax Bank

Dans la nuit du 31 août, on a visité la filiale de Pax Bank à Erfurt. Quelques vitres ont été brisées et du bitume puant a été balancé à l’intérieur des bureaux.

Le contexte de cette action, c’est la répression contre des compagnons accusés d’avoir braqué des banques à Aachen dans les années 2013 et 2014, dont une filiale de Pax Bank. Dans leur enquête, les flics collaborent étroitement avec plusieurs Etats européens, prennent (en cachette) des traces d’ADN et partagent les informations de leurs banques de données ADN.

On se réjouit de chaque braquage de banque et on se sent connecté par la complicité avec ceux qui mettent en jeu leur liberté afin d’attaquer l’Etat et le capital.

Liberté pour les prisonniers

Pour un septembre noir.

Traduit de l’anglais de Linksunten.

 

Hambourg – Sabotages solidaires de distributeurs de billets

Solidarité avec les anarchistes accusé-e-s de différents braquages de banques

Afin d’exprimer la solidarité avec les compagnon-ne-s, plusieurs distributeurs de billets ont été sabotés à Hambourg dans la nuit du 31 août au premier septembre.

Le premier septembre avait lieu en Hollande le procès lié à l’extradition d’une compagnonne accusée par l’Etat allemand d’un braquage de banque à Aachen.

La solidarité s’adresse non seulement à elle, mais aussi aux anarchistes touché-e-s par cette répression contre les anarchistes.

Solidarité, rage et anarchie !

[Traduit de l’allemand de linksunten, 02.09.2016]

Pays-Bas. Des nouvelles de la compagnonne menacée d’extradition pour braquage

Ce matin, le 1er septembre 2016, le procès pour l’extradition de notre amie et compagnonne accusée d’un braquage de banque à Aachen en 2013 a eu lieu à Amsterdam. Le spectacle de la cour s’est déroulé à huit clos, aucun média n’était présent dans la salle (des journalistes déçus attendaient à l’extérieur, exprimant leur mécontentement en tentant d’insulter les compagnons présents dans le bâtiment du tribunal). Le verdict sera annoncé dans deux semaines ; si le tribunal décide de son extradition vers l’Allemagne, elle sera immédiatement arrêtée et enfermée en attente de son extradition.

Le même après-midi, un millier de tracts ont été diffusés et des banderoles accrochées à Amsterdam en solidarité avec notre compagnonne. Nous restons solidaires d’elle et des deux autres personnes poursuivies par le bureau du procureur d’Aachen, qui sont accusées d’avoir braqué une banque à Aachen en 2014.

[Traduit de l’anglais de Solidariteit, 2016/09/02.]

Un autre compagnon de Barcelone en prison pour l’affaire des braquages de banques à Aix

Le mardi 21 juin dernier à l’aube, le Corps des Mossos d’Esquadra a défoncé la porte de la maison d’un compagnon anarchiste de Barcelone, où il vivait avec sa compagne et d’autres colocataires. Tous ont été réveillés pointés par des armes à feu et ont été menottés durant des heures, tandis que la police perquisitionnait et dévastait le domicile, situé dans le quartier del Eixample. Finalement, le compagnon a été arrêté et transféré à Madrid, où l’Audiencia Nacional a ordonné sa détention préventive sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par le Parquet de Aachen [Aix-la-Chapelle], l’accusant d’avoir participé à l’expropriation de l’agence bancaire de la Pax Bank ayant eu lieu en novembre 2014.
C’est pour cette même action que la compagne arrêtée le 13 avril au Carmel est aussi incarcérée. En l’occurrence, la police a cependant décidé de ne pas avoir recours à la mise en scène et au côté médiatique spectaculaire qu’elle avait utilisés lors de l’opération d’avril, ne publiant aucun communiqué de presse et n’avisant pas les média de l’opération.

Selon ce que nous avons pu savoir, le mandat d’arrêt se fonde sur la supposée coïncidence entre une trace de matériel génétique trouvée dans la Pax Bank de Aachen et un échantillon d’ADN que les Mossos ont pris au compagnon en simulant un contrôle d’alcoolémie. Au cours de ce faux contrôle, la police l’aurait fait souffler dans un alcootest gardant ensuite l’embout de plastique pour extraire le profil génétique du compagnon à partir de la salive restante.
Après une relativement brève réclusion dans la prison madrilène de Soto de Real, le compagnon a été transféré à la prison de Aachen -dans le Land de Rhénanie du Nord- Westphalie (à l’Ouest de l’Allemagne)- où il se trouve dans des conditions similaires à celles de la compagnonne arrêtée en avril : une heure de promenade quotidienne, placement dans le bâtiment des préventives, seulement quelques heures de visite par mois, impossibilité de téléphoner à ses proches et contrôle de toutes ses communications. Le format des visites est particulièrement dégradant ; elles se déroulent en effet en présence de deux agents de l’unité de police chargée de l’enquête et d’une interprète qui traduit la conversation en simultané.

Cependant, ce n’est pas la première fois que le compagnon affronte les difficultés de la punition et l’institution carcérale. Sa détention actuelle vient s’ajouter à une peine antérieure de plus de 10 ans purgée au Portugal -d’où il est originaire-, au cours de laquelle il s’était fait remarquer par sa dénonciation des abus et des violations des droits des prisonniers, en participant à des grèves de la faim, en s’organisant avec d’autres détenus pour améliorer leurs conditions de vie, en incitant à abandonner les drogues par lesquelles l’institution soumet la population enfermée et en créant personnellement une volumineuse bibliothèque libertaire pour favoriser la prise de conscience et la formation politique des prisonniers, dans la continuité du travail de libraire qu’il avait développé avant d’entrer en prison. Son attitude solidaire et combative l’a placé dans la ligne de mire de l’administration pénitentiaire et des punitions et en dernière instance il avait été jugé comme l’un des 25 accusés pour la mutinerie connue de Caixas*. Une fois dehors, le compagnon s’est installé à Barcelone, où on a pu souvent le voir participer aux athénées, aux mobilisations de rue et aux activités du mouvement libertaire.

Aujourd’hui, il affronte, avec la compagnonne arrêtée en avril, le procès à venir au cours duquel sera jugée sa participation présumée à l’expropriation de banque de novembre 2014. Nous rappelons qu’avec lui trois personnes sont déjà mises en cause pour ce que la police allemande décrit comme une “série de braquages” ayant eu lieu à Aachen entre 2012 et 2014, en comptant la compagnonne hollandaise qui se trouve liberté provisoire en attente d’un procès en septembre prochain, où sera décidé si elle doit être à nouveau extradée en Allemagne, où elle a déjà purgé plusieurs mois de prison préventive, accusée d’avoir réalisé une expropriation en 2013.

Nous leur envoyons toute notre force et notre solidarité, tout notre respect et notre soutien à qui est poursuivi au nom de l’ordre capitaliste et de ses fondements : l’exploitation entre égaux et la soumission de l’ensemble de la vie, des rapports sociaux et des territoires à la logique aveugle du profit, la conversion d’argent en plus d’argent, et le lucre de quelques-uns sur l’appauvrissement des autres.

Liberté pour les personnes accusées d’avoir exproprié des banques en Allemagne ! Liberté pour toutes les personnes en lutte incarcérées et poursuivies !

(*) Dans cette mutinerie, qui se produisit en mars 1996, la vague croissante de luttes menées par les détenus des prisons portugaises au cours des années 90 atteignit un point culminant, donnant lieu à un mouvement de protestation généralisé dans le centre pénitentiaire de Caixas, l’un des plus surpeuplés du Portugal et où le non-respect des droits promulgués après le renversement de la dictature était le plus flagrant. Le mouvement de protestation qui exigeait au minimum l’application de ces droits constitutionnels, fut étouffée par des tabassages sauvages contre les 180 grévistes ayant participé à la mobilisation.

[Traduit de l’espagnol de solidaritatrebel, 2016/08/18]

Gaillac (France) – Sabotage solidaire

“Lieux : gaillac
Dans la nuit du 16 au 17 août, 4 distributeurs de banque ont été sabotés.

Cette attaque est un geste de solidarité avec les gen.te.s accusé.e.s de braquage à Aix-la-Chapelle.”

Publié sur Indy Nantes, 17 août 2016

Soirée de solidarité avec les anarchistes accusés de braquages de banque à Aix-en-Chapelle

jeudi 8 septembre 2016 à 19h30

Bibliothèque Acrata // Rue de la Grande Ile 32 , Bruxelles

fly_aachen

En juillet 2015, une compagnonne hollandaise est arrêté à la frontière entre la Grèce et la Bulgarie. Elle est extradée en Allemagne et y sera détenue à la prison de Cologne soupçonnée de complicité à une braquage de banque à Aix-en-Chapelle en 2013. En décembre, elle est inculpée de braquage de banque, prise d’otage et détention d’armes, mais sera relâchée en attendant le procès. En juillet 2016, suite à un nouveau mandat d’arrêt européen émis par l’Allemagne dans le cadre de la même affaire, elle est arrêtée de nouveau à Amsterdam. En attendant le procès de son extradition vers l’Allemagne début septembre, elle est relâchée. En avril 2016, lors d’une série de perquisitions à Barcelone en collaboration avec la Justice allemande, une deuxième compagnonne est arrêtée, soupçonnée cette fois-ci d’un braquage de banque en 2014, également dans la ville d’Aix-en-Chapelle. Deux mois plus tard, elle est extradée depuis la prison de Soto del Real à Madrid vers l’Allemagne. Peu après, un compagnon portugais est arrêté à Barcelone dans le cadre du même dossier. Lui aussi sera extradé peu après son arrestation vers l’Allemagne, où il est incarcéré en attendant le procès.

Ces opérations répressives pour lesquelles l’État allemand ne ménage aucun effort, posent des questions qu’on aimerait approfondir lors de cette discussion. La collaboration internationale entre différents pays européens est le fil rouge à travers ce dossier. Comment procèdent les enquêteurs, et que signifie cette efficacité internationale toujours croissante du pouvoir pour ceux qui veulent rester en dehors des griffes de leurs lois et de leurs prisons ? Comment peut-on comprendre cette répression contre des anarchistes comme faisant partie d’une répression bien plus ample qui s’intensifie partout contre tous les indésirables, et qui veut se faire valoir plus souvent et plus durement contre toute personne qui décide de ne pas se résigner à être un esclave du système, de sa morale et de sa pauvreté imposée ? Comment peut-on s’imaginer une solidarité qui ne saut pas seulement les frontières, mais qui va aussi au-delà d’un soutien spécifique à des compagnons qui sont dans la merde ? Comment faire en sorte que des épisodes répressifs comme celui-ci ne nous condamnent pas à des dynamiques d’autodéfense pour survivre, mais au contraire, nous aident à aiguiser les couteaux dans une offensive contre toute oppression ?

La Lime – caisse de solidarité

Plus d’infos et des mises-à-jour concernant cette affaire :
cettesemaine.info/breves (en français)
lalime.noblogs.org (surtout en français)
solidaritatrebel.noblogs.org (en espagnol et en catalan)
solidariteit.noblogs.org (en néerlandais, allemand, anglais et espagnol)

Allonger la main – Brochure à propos de l’affaire d’Aix-en-Chapelle

allonger_la_mainCliquez sur l’image pour télécharger la brochure en PDF.

 

En juillet 2015, une compagnonne hollandaise est arrêté à la frontière entre la Grèce et la Bulgarie. Elle est extradée en Allemagne et y sera détenue à la prison de Cologne soupçonnée de complicité à une braquage de banque à Aix-en-Chapelle en 2013. En décembre, elle est inculpée de braquage de banque, prise d’otage et détention d’armes, mais sera relâchée en attendant le procès. En juillet 2016, suite à un nouveau mandat d’arrêt européen émis par l’Allemagne dans le cadre de la même affaire, elle est arrêtée de nouveau à Amsterdam. En attendant le procès de son extradition vers l’Allemagne  début septembre, elle est relâchée. En avril 2016, lors d’une série de perquisitions à Barcelone en collaboration avec la Justice allemande, une deuxième compagnonne est arrêtée, soupçonnée cette fois-ci d’un braquage de banque en 2014, également dans la ville d’Aix-en-Chapelle. Deux mois plus tard, elle est extradée depuis la prison de Soto del Real à Madrid vers l’Allemagne. Peu après, un compagnon portugais est arrêté à Barcelone dans le cadre du même dossier. Lui aussi sera extradé peu après son arrestation vers l’Allemagne, où il est incarcéré en attendant le procès.

Solidarités

25 juillet 2016, Hambourg – “Dans la nuit du 24 au 25 juillet 2016 , les vitres et le distributeur de deux banques ont été détruits à Hambourg et des slogans ont été tagués en solidarité avec les deux anarchistes accusées de braquages de banque dans la ville allemande de Aachen.
Nous ne les laisserons pas seules !
Jusqu’à ce que nous soyons tou-te-s libres !”


8 juillet 2016, La Hague – « La nuit dernière, nous avons démoli huit distributeurs automatiques de billets à La Hague (Pays-Bas) en solidarité avec les compagnon-ne-s anarchistes accusé-es de l’expropriation d’une banque à Aix-la-Chapelle. Le 6 juillet, une compagnonne a été arrêtée à Amsterdam et est désormais incarcérée en attente de son extradition vers l’Allemagne. La semaine précédente, le 30 juin, une autre compagnonne d’Espagne a été extradée vers l’Allemagne. Nous appelons chacun-e à agir en solidarité avec les compagnon-ne-s incarcéré-es ! Nous sommes vraiment en colère !

Nous ne sommes pas intéressés de savoir si les compagnon-ne-s sont réellement responsables du braquage de banque ou non. L’expropriation est une pratique éthiquement juste et politiquement légitime, une méthode de lutte qui fait partie de l’histoire de tout mouvement révolutionnaire. En effet, malgré les tentatives constantes du Pouvoir de réduire cette méthode dans le cadre d’un « crime commun » motivé par l’avidité individuelle, le fait est que l’expropriation des endroits d’accumulation de capital est une constante dans notre histoire : des groupes d’anarcho-syndicalistes au début du XXème siècle qui ont volé des banques pour soutenir des grèves ou aider les familles de camarades emprisonnés, jusqu’aux groupes autonomes divers des années 70 et des années 80.

Liberté immédiate pour nos compagnonnes ! Brûlons toutes les prisons ! Détruisons toutes les banques ! »


7 juillet, Amsterdam – Manif dans le centre-ville au lendemain de la ré-arrestation de la compagnonne.


2 juillet, Amsterdam – “Samedi 2 juillet, nous avons fait un petit signe de solidarité pour nos compagnonnes qui sont accusées de braquage de banque par le ministère public d’Aix-la-Chapelle. Deux banderoles ont été suspendues des deux côtés du pont à ‘Vondelpark’, au niveau de ‘Eerste Constantijn Huygenstraat’. Après avoir suspendu les banderoles, des tracts ont été jetés en l’air avec des messages comme : “Destruction de toutes les prisons et du monde qui en a besoin, jusqu’à ce que tou-te-s soient libres !, etc…” […] Nos compagnonnes ne resteront pas seules face à la répression ! Pour la propagation de la solidarité active !”


Début juillet, Thessalonique – Rassemblement solidaire, affiches, banderoles et tracts.


juillet 2016, Barcelone – Affiches collées à Barcelone au cours de ces dernières semaines en solidarité avec la compagnonne arrêtée le 13 avril

Il y a celles et ceux qui rêvent peu et désirent moins encore.
Qui se satisfont de banalités,
Qui se divertissent au lieu de vivre,
cultivant leur MOI propre jusqu’à disparaitre dans l’oubli.

Il y a celles et ceux qui débordent d’idées merveilleuses,belles et destructrices,
Mais qui hésitent à l’heure de les mettre en pratique, se cachant derrière des discours de pureté tiède,
ils finissent par parcourir insatisfaits
la triste topologie de l’indécision.

Mais il y a aussi ces quelques-un-e-s aux rêves confus
mais pleins de conviction.
Qui demandent tout, mais sont aussi capables de donner encore plus.
Qui savent être contagieu-ses avec leur élan, leur enthousiasme et leur
audace.
Persistant-e-s, irréductibles, obstiné-e-s.
Qui ne s’accommodent jamais du paraitre,
Puisqu’ils et elles cherchent l’intensité de ce qui est réellement
Puisqu’atteindre les confins ne leur suffit pas,
Parce qu’ils et elles ne rentrent simplement pas dans ce monde si plat.

Parce qu’ils et elles ont reconnu que pour réaliser les mondes nouveaux
il faut arracher à vif
les morceaux et les moments de l’existant.
Que pour avancer, il faut se lancer en avant,
parfois même dans le vide, en toute conscience du danger,
mais en croyant dans la victoire.

Que la cohérence, le compagnonnage et l’humilité
sont la matière première de tout changement violement nécessaire.
Et surtout, ils et elles se sont rendu compte de cette lugubre vérité

Il n’y a que la réalité, notre conscience et nos décisions …

Liberté pour la compagnonne arrêtée le 13 avril à Barcelone
Pour l’anarchie !
Feu aux prisons !


25 juin, Madrid – Rassemblement solidaire devant les murs de la prison de Soto del Real, où est incarcérée la compagnonne.


Fin juin, Barcelone & Manresa – Manifestations en solidarité, contre l’extradition imminente de la compagnonne arrêtée à Barcelone.


22 juin 2016, Barcelone – “Dans la matinée du 22 juin, nous avons décidé de rompre avec la routine de la ville de Barcelone et de montrer notre solidarité avec la compagnonne arrêtée le 13 avril et qui sera prochainement extradée vers l’Allemagne, en faisant éclater les vitres des bureaux de la FEDA (école de commerce allemande).

La FEDA (Formación Empresarial Dual Alemana), située rue Provenca dans le quartier ’del Clot’, s’occupe de former des dirigeants, ceux qui aspirent à devenir nos futurs chefs et exploiteurs, la chiourme capitaliste. La dite école est directement liée à l’Etat allemand mais nous n’oublions pas que ce sont l’Etat espagnol et les Mossos d’Escuadra qui ont réalisé l’arrestation. En attaquant ces bureaux, nous envoyons une forte accolade à la compagnonne et nous en profitons pour encourager cette solidarité multiforme qui utilise l’action directe.

N’oublions pas que les nuits nous accompagnent et que les attaques contre les structures du pouvoir doivent se multiplier !

Des anarchistes”


21 mai 2016, Barcelone – “Le 21 mai dernier, nous avons attaqué une agence de la banque allemande Deutsche Bank située dans la rue Gran de Sant Andreu. Toutes les vitres ont été brisées, de même que l’écran du DAB. Des tags ont été laissés, exigeant la remise en liberté de la compagnonne arrêtée le 13 avril, accusée d’avoir braqué une banque du Vatican dans la ville allemande de Aachen.

Nous incitons à poursuivre les actions et les expressions de solidarité
avec les personnes emprisonnées et réprimées pour lutter.

La lutte est le seul chemin.

Barcelone, été 2016″


21 avril 2016, Barcelone – “Dans la nuit du 21 avril, attaquée Deutch Bank en solidarité compagnonne
emprisonnée le 13 avril
. Brisés DAB et vitrine, laissé un tag : solidarité rebelle liberté compagnonne 13 avril


Quelques jours après l’arrestation du 13 avril, Barcelona – Plusieurs centaines de personnes descendent en manif solidaire dans les rues de Barcelone.

 

 

 

Un peu de lumière sur l’enquête qui a mené à l’incarcération de la compagnonne arrêtée le 13 avril

Une brève note de presse diffusée par le corps des Mossos d’Esquadra [police autonome catalane] annonçait le 13 avril dernier l’opération policière au cours de laquelle a été arrêtée à Barcelone la compagnonne actuellement incarcérée à Cologne (Allemagne), accusée d’avoir expropriée une agence bancaire dans la ville de Aachen [Aix-la-Chapelle].

Selon cette note, l’opération répondait à une commission rogatoire internationale lancée à la demande du Parquet de Aachen (Allemagne), qui avait signé deux jours auparavant un mandat d’arrêt au nom de la militante anarchiste de Barcelone. Ce qui n’était pas expliqué dans cette note et qui jusqu’à présent n’avait pas été rendu public, c’est que l’arrestation et les perquisitions effectuées par le CME (Cuerpo de Mossos d’Esquadra) dans les quartiers barcelonais de Gràcia et el Carmel n’ont pas été que la simple exécution d’une demande internationale, mais le point culminant d’une longue et étroite collaboration entre les appareils policiers et judiciaires des Etats allemand et espagnol, avec la participation active de la police autonome catalane. L’implication des Mossos d’Esquadra dans cette affaire remonte à bien avant avril dernier et, comme cela a été démontré, va bien plus loin qu’un rôle passif et simplement exécutoire.

Une matinée quelconque à Aachen [Aix-la-Chapelle]

Le matin du 14 novembre 2014, un groupe de personnes armées entre dans l’agence de la Pax Bank de la localité westfalienne de Aachen, à l’ouest du pays. Après avoir vidé le coffre-fort et attaché les employés de la banque, elles abandonnent les lieux sans blessés ni dommages personnels.
Au cours des jours suivants, la brigade de police chargée de l’enquête, le Landeskriminalamt de Nordrhein-Westfalen (LKA NRW), reliera cette expropriation à deux autres braquages ayant eu lieu ces dernières années dans la ville [1], et mettra en route une authentique -et infructueuse- campagne médiatique de délation, diffusant publiquement les détails des braquages et offrant des récompenses de milliers d’euros à quiconque pouvant apporter des informations sur des personnes suspectes. Le LKA ira loin dans cette stratégie, jusqu’à décider d’utiliser pour sa campagne un célèbre et déplorable programme télévisé, diffusé sur l’une des principales chaines du pays : Aktenzeichen XY… Ungelöst (“Dossier XY… Non Résolu”). Il s’agit d’un reality show à caractère ouvertement para-policier où sont exposées de manière malsaine des affaires que la police a été incapable de résoudre par elle-même, en montrant des images de caméras de surveillance, des vêtements trouvés sur les lieux des « crimes », des portraits-robot et des reconstitutions dramatisées des faits, pour impressionner et inciter la masse spectatrice à aider les corps de l’Etat et à dénoncer d’autres personnes.

La perruque, le gant et la canette

Quatre mois après le braquage, en mars 2015, l’enquête prendra un nouveau cours avec l’entrée en scène de la police catalane. Cette dernière enverra à l’Allemagne une note en réponse à la demande envoyée en janvier par le LKA au niveau international, faisant circuler les profils génétiques extraits d’échantillons d’ADN [2] supposément trouvés sur le lieu des faits, à la recherche de possibles concordances dans les bases de données d’autres Etats.
Selon les Mossos, le profil d’un échantillon extrait d’une perruque trouvée près de la Pax Bank de Aachen en novembre, coïnciderait avec un autre entré dans leur propre base de données génétiques, extrait d’un gant trouvé dans la rue après une action directe à caractère politique ayant eu lieu dans le quartier de Sants de Barcelone en juin 2009. A partir de là commence une enquête conjointe germano-catalane dans laquelle les corps de police des deux Etats partagent leurs informations et lancent des recherches intensives dans ce que la presse allemande a appelé ”le mouvement squat d’extrême-gauche de Barcelone” qui, selon les thèses exposées dans les médias par le Parquet de la police de Aachen, aurait été le milieu principal concerné par l’enquête.

Dans le cadre de cette enquête et toujours selon la version policière, fin juin, des agents de la division de renseignement des Mossos ont ramassé furtivement une canette de bière vide et abandonnée dans la rue par la compagnonne mise en examen. Ils auraient extrait des échantillons d’ADN de cette canette afin de réaliser une comparaison directe avec les restes de matériel génétique trouvé près de la Pax Bank après l’expropriation. Quatre mois plus tard, fin octobre, un rapport des laboratoires biologiques des Mossos aurait confirmé la concordance entre les deux échantillons. Pourtant, six mois se seront écoulés avant que le 12 avril de cette année soit émis depuis Aachen un mandat d’arrêt européen à son encontre, amenant finalement à son arrestation le lendemain, à son domicile, dans le quartier du Carmel.

Répression et contrôle social : l’ADN des Etats

Le processus policier qui se conclut par cette arrestation nous confirme donc ce que pour beaucoup nous savions déjà, à savoir que depuis des années, les Mossos d’Esquadra prélèvent massivement et systématiquement des échantillons biologiques au cours d’actions, de mobilisations, de perquisitions et de protestations pour se construire une base de données génétiques qui augmente le contrôle contre les mouvements antagonistes. Ce qui a été initialement introduit comme une mesure exceptionnelle, avec l’argument de la nécessité de se protéger des violeurs récidivistes et autres cas similaires, est en train de s’implanter et de se normaliser comme une technologie répressive de plus au service des poursuites contre des militant-e-s politiques [sic].
Dans l’Etat espagnol, ce modus operandi policier est mis en œuvre depuis longtemps par la police autonome basque (Ertzaintza) dans la répression de la gauche abertzale et des luttes en Euskal Herria. Comme le dénonçait déjà le journal Gara en 2007, la Ertzaintza a commencé à construire une base de données génétiques en ramassant des mégots et des verres lors de fêtes, des brosses à dents lors de perquisitions ou des embouts en plastique utilisés lors de faux contrôles d’alcoolémie. Les problèmes de fiabilité et de validité en tant que preuve attribués par certains experts aux techniques ADN n’ont pas empêché la police autonome basque de lancer des procès judiciaires basés sur le profil génétique comme unique preuve, procès qui, avec l’aide inestimable des tribunaux d’exception de l’Audiencia Nacional espagnole, se sont souvent conclus par de longues peines de prison pour les personnes accusées.

Au niveau européen, l’utilisation de technologies génétiques dans le milieu policier et judiciaire n’a cessé de gagner du terrain depuis qu’à la fin des années 80 Interpol a importé des États-Unis la stratégie de créer des bases de données pour identification par le biais du profil ADN. Malgré les différences selon le contexte socio-polítique et juridique de chaque endroit, la tendance commune au niveau international est en général à la croissance exponentielle des informations personnelles enregistrées dans ces bases de données, et à l’élimination progressive des restrictions légales limitant l’introduction et la mise en fiche de nouveaux échantillons. L’utilisation policière des technologies génétiques a augmenté drastiquement dans toute l’Union Européenne, et les critères pour permettre leur utilisation sont toujours plus ouverts.

Nous nous trouvons donc face à un saut qualitatif de taille, non seulement dans les techniques répressives visant des secteurs dissidents minoritaires, mais dans la capacité des Etats vers le contrôle social de toute la population en général. Face à ce défi, en tant qu’ennemies du status quo, nous devons choisir entre nous laisser intimider par les mécanismes de contrôle du Pouvoir ou bien produire des stratégies politiques et des pratiques adéquates pour les affronter, sachant que l’hypothèse d’une société totalement sous contrôle n’est que cela : l’obscur fantasme irréalisable d’une logique de domination qui se heurtera toujours à des résistances.

Notes :
[1] Nous rappelons qu’il y a peu une compagnonne a de nouveau été arrêtée le 6 juillet à Amsterdam [puis remise en liberté sous contrôle judiciaire le 15 juillet en attendant qu’un tribunal statue sur son extradition vers l’Allemagne], accusée d’avoir participé à l’une de ces expropriations, concrètement celle qui a eu lieu en juillet 2013.
[2] L’acide désoxyribonucléique (ADN) est un composant chimique du noyau cellulaire contenant l’information génétique qui se transmet de manière héréditaire dans les organismes vivants. Cet acide se trouve dans toutes les cellules d’animaux —humains et non humains—, dans les plantes et autres organismes, sauf dans les globules rouges. L’ADN est utilisé dans diverses techniques (biogénétique, nanotechnologie, bio-informatique, etc.), mais celle qui nos intéresse dans ce texte, appelée « d’expertise légale », est utilisée dans des contextes policiers, judiciaires et pénaux. Dans ces cas, on utilise l’ADN extrait des cheveux, de la salive ou du sang, pour obtenir ce qu’on appelle l’empreinte génétique ou le « profil ADN ». Ce sont les variations de séquences de cette empreinte, ou profil, qui permettent de différencier les personnes, comme si c’était un “code-barres humain”.

[Traduit de l’espagnol de solidaritatrebel, 2016/07/16]